Le language des icônes.

Le language des icônes.

Dribbble Meetup Toulouse
Le Language des icônes
Le Language des icônes

Qui n’a jamais voulu placer une icône ou deux, ici ou là, pour se simpli­fier le design d’une inter­face ?

Les icônes ont la belle vie. Elles ont une image posi­tive et « béné­fique pour l’uti­li­sa­teur ». Grand bien leur face. Malheu­reu­se­ment, ça n’est pas aussi simple qu’on le dit.

Tout comme les mots, les icônes ont une valeur séman­tique à laquelle il faut prêter atten­tion. Faute de quoi, des incom­pré­hen­sions peuvent s’in­sé­rer dans l’uti­li­sa­tion de l’in­ter­face.

La signification des icônes
La signification des icônes

Oui, les icônes ont un sens.

Une idée est émise au travers d’un support (un mot, un geste, une icône, …), et ce support doit permettre au desti­na­taire d’as­si­mi­ler l’idée initiale. C’est ce qui permet à l’un et à l’autre de se comprendre et d’échan­ger.

Seule­ment, voilà ! L’idée émise par le concep­teur de l’icône ou de l’in­ter­face peut ne pas être comprise par l’uti­li­sa­teur. Or, dans une inter­face, ce sont les inté­rêts de ce dernier qui prévalent.

Voyons plutôt …

Une image peut avoir mille significations différentes.
Une image peut avoir mille significations différentes.

Vous connais­sez sûre­ment ce dicton « Une image vaut mille mots ». Au stricto sensu, il est tout à fait juste. Il faut effec­ti­ve­ment de nombreux mots pour décrire une image, notam­ment une image complexe. Or, d’après les dernières études, l’as­si­mi­la­tion d’une image semble plus rapide et plus effi­cace (selon les cas), que les mots.

Cepen­dant, dans son utili­sa­tion courante, il perd tout son inté­rêt. Et la raison est parti­cu­liè­re­ment simple : il existe tout autant de point de vus diffé­rents que de mots pour décrire une image.

Leur compré­hen­sion peut, par consé­quent, être tota­le­ment incon­hé­rente selon sa descrip­tion.

Démonstration par l'exemple
Démonstration par l'exemple

Prenons le cas d’une icône banale, courante, utili­sée dans de très nombreuses inter­faces.

Si on s’in­té­rêsse à ce cas parti­cu­lier, cette icône peut repré­sen­ter plusieurs notions tota­le­ment diffé­rentes. Et il n’existe pas pour autant des valeurs fausses et une signi­fi­ca­tion unique juste.

D’autre part, la prési­cion du sens donné à une icône est impor­tante. Ici, elle est seule. Dans une inter­face complexe dans laquelle la plupart de ces sens sont utili­sés, l’in­co­hé­rence peut rapi­de­ment appa­raître au yeux des utili­sa­teurs et ainsi rendre la compré­hen­sion diffi­cile.

Plus d'exemples ...
Plus d'exemples ...

Vouloir décli­ner une icônes pour en préci­ser son sens n’est pas non plus une méthode idéale, puisque chacune de ces décli­nai­sons peut avoir plusieurs valeurs. Elles ne sont pas plus utili­sables que ne l’était la première.

L'interprétation des icônes
L'interprétation des icônes

Comme nous venons de le voir, l’in­ter­pré­ta­tion des icônes est dépen­dante de facteurs.

Ces facteurs, nous allons en énon­cer quelques uns, dont : le contexte propre à l’icône (l’icône elle-même), le contexte envi­ron­ne­men­tal à l’icône (ce qui se trouve autour de l’icône), et le contexte cultu­rel (propre à chaque utili­sa­teur).

Il faut cepen­dant garder en tête que chacun de ces facteurs n’a pas le même poids qu’un autre, et que ce poids peut varier selon l’uti­li­sa­teur, le moment de la jour­née, et les tâches réali­sées récem­ment.

Le contexte de l'icône
Le contexte de l'icône

Lorsque l’on évoque le contexte de l’icône, il faut ici envi­sa­ger l’icône elle-même, et non son envi­ron­ne­ment.

Prenons cette première image. En l’ab­sence de détails, il est diffi­cile de déter­mi­ner de quoi il s’agit. Au mieux, il peut s’agir d’un objet (si l’objet en ques­tion ne parait pas tota­le­ment abstrait).

Sur la seconde image, on comprends un usage, et déjà, il est possible de déter­mi­ner l’objet repré­senté. Main­te­nant, quel est l’objec­tif indiqué par cette icône ?

Cette troi­sième image nous permet déjà de savoir que l’es­ca­la­tor nous permet de monter. Nos réfé­rences cultu­relles (nous y revien­drons), nous permette de déter­mi­ner qu’un esca­la­tor nous permet­tra, direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, de sortir du métro.

Mais cette alter­na­tive possible nous laisse perplexe (ques­tion d’ef­fort que cela pren­dra). Four­nir une indi­ca­tion claire et précise permet fina­le­ment de déter­mi­ner de façon binaire si cette inté­rac­tion est celle souhai­tée.

Le contexte environnemental
Le contexte environnemental

Main­te­nant que nous avons vu l’im­por­tance de détails dans une icône, passons à une échelle micro­sco­pique : son envi­ron­ne­ment.

Dans ce cadre là, de nombreux éléments sont à prendre en compte, et notam­ment eux à proxi­mité.

Mais il faut égale­ment prendre en compte l’uti­li­sa­teur, qui selon ses objec­tifs, tentera d’in­ter­pré­ter une icône de telle ou telle façon.

Bien entendu, des éléments comme les inté­rac­tions récentes ou à plus long terme de l’uti­li­sa­teur vont marquer de manière impor­tante l’in­ter­pré­ta­tion et le juge­ment qu’un utili­sa­teur aura d’une icône.

Référence culturelle
Référence culturelle

La réfé­rence cultu­relle de l’uti­li­sa­teur peut égale­ment être un point à abor­der concer­nant l’in­ter­pré­ta­tion des icônes. À l’heure actuelle, la plupart des pays ont des signa­li­sa­tions communes ou proches.

Pour autant, cette distinc­tion est impor­tante. Si en Europe et en amérique du nord, la repré­sen­ta­tion d’un animal traver­sant la route a des points communs, elles n’ont rien à voir avec celle de l’Aus­tra­lie.

Problème ? On pert tous les avan­tages de l’ico­no­gra­phie. D’ailleurs, ces avan­ta­gers, quels sont-ils ?

Avantage de l'icône sur le texte
Avantage de l'icône sur le texte

Si nous appré­cions à ce point l’ico­no­gra­phie, c’est que l’ef­fort cogni­tif néces­saire à son iden­ti­fi­ca­tion est bien moins impor­tant que celui néces­saire à la compré­hen­sion d’un texte.

En effet, lire un texte est un exer­cice plus diffi­cile puisqu’il s’agit de sauter de point en point pour iden­ti­fier les lettres, et ainsi comprendre les mots. À son opposé l’ico­no­gra­phie est bien plus perfor­mante puisque la forme est direc­te­ment asso­cié séman­tique­ment (là où le texte néces­site un pré-trai­te­ment avant d’at­teindre cette étape).

Concevoir des icônes
Concevoir des icônes

Bien, main­te­nant que nous avons rencon­tré les avan­tages et les problé­ma­tiques icônes, comment les construire pour les rendre réel­le­ment effi­cace (quand le texte n’est pas indis­pen­sable) ?

C’est ce que nous allons voir de suite.

Utiliser la représentation mentale
Utiliser la représentation mentale

Nous l’avons vu, qu’il s’agisse de texte ou d’icônes, la rela­tion séman­tique est extrê­me­ment impor­tante. Nous pouvons donc exploi­ter cette rela­tion en anti­ci­pant la vision des utili­sa­teurs.

De la même manière qu’un enfant gribouille tout au long de son enfance, l’in­for­ma­tion issue d’un utili­sa­teur est toujours initiée par une vision d’un objet et/ou d’une situa­tion.

Nous pouvons donc exploi­ter ce même méca­nisme pour faire ressor­tir la vision majo­ri­taire de nos utili­sa­teurs.

1ère itération : prototypage in vitro
1ère itération : prototypage in vitro

Puisque nous avons réussi à prendre une direc­tion dans la concep­tion de nos icônes, plus nous rece­vons de feed­backs, plus nous sommes à même de se rappro­cher de la réalité.

Et nos proto­types vont être d’une autre précieuse. Cette fois-ci, au lieu de faire parler l’uti­li­sa­teur pour construire, nous allons lui deman­der sa vision de nos proto­types.

L’objec­tif dans tout ça ? S’as­su­rer de la bonne compré­hen­sion de nos icônes.

2ème itération : le prototypage in vivo
2ème itération : le prototypage in vivo

Nous l’avons vu, la situa­tion influence la compré­hen­sion d’un objet. Et nos icônes n’y échappent pas.

Savoir que nos icônes sont géné­ra­le­ment bien comprises est une chose. S’as­su­rer que dans la situa­tion où nous les utili­se­ront elles seront tout autant utiles est indis­pen­sable.

A savoir : Si vous deviez sauter l’une de ces deux itéra­tions, ce serait la première.

Invité comme orateur au premier Dribbble Meetup toulou­sain par l’as­so­cia­tion de desi­gners French­ship, j’ai un opté pour la présen­ta­tion d’un sujet dans l’air du temps : le design d’icônes dans les inter­faces.

Le monde du graphisme faisant souvent appel à des repré­sen­ta­tions icôno­gra­phiques, ce sujet s’adres­sait tout autant aux néophites qu’aux profes­sion­nels expé­ri­men­tés. L’objec­tif était de faire comprendre la varia­bi­lité du sens séman­tique des icônes et d’ap­por­ter une méthode de concep­tion d’icônes plus adap­tée au milieu du design d’in­ter­faces.

(J’es­père avoir sensi­bi­lité suffi­sa­ment de profes­sion­nels 😉).